LOGEMENT SOCIAL
Une étude met en lumière la forte dégradation de la situation financière des locataires du parc HLM
L'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) a publié hier son enquête annuelle sur les ménages du parc social, réalisée l'été dernier. Elle fait apparaître de façon très claire la dégradation brutale du niveau de vie liée à l'inflation : 70 % des locataires déclarent avoir du mal à boucler leurs fins de mois.
Créée en 2015, l’Agence nationale de contrôle du logement social est chargée de « contrôler et d’évaluer les organismes du logement social et du secteur de la participation des employeurs à l'effort de construction ». Depuis 2021, elle produit une enquête annuelle sur les ménages du parc social, qui met l’accent sur leur satisfaction (ou leur insatisfaction) par rapport à leur cadre de vie et aux difficultés qu’ils rencontrent.
La première partie de l’étude 2022 porte donc sur la « satisfaction » des ménages locataires du parc social vis-à-vis de leur quartier. Par rapport à l’an dernier, les chiffres sont stables : plus de 80 % des ménages interrogés sont « tout à fait » ou « plutôt » satisfaits de leur quartier. Chez ceux qui ne le sont pas, la raison essentielle est « la délinquance, la violence ou le vandalisme » (63 % des insatisfaits).
Pour ce qui concerne la satisfaction par rapport au logement lui-même, le taux d’insatisfaction augmente légèrement par rapport à 2021 (de 21 à 24 %). 35 % des « insatisfaits » le sont en raison de la mauvaise isolation. 50 % des répondants jugent que leur logement est « mal isolé du bruit ». 65 % d’entre eux déplorent le « mauvais état » de leur logement.
En matière de confort thermique, 38 % des ménages du parc social estiment que leur logement est « désagréable » en été, lors des vagues de chaleur.
La seconde partie de l’étude est consacrée aux difficultés financières des ménages. Le changement, dans ce domaine, est en revanche brutal : si 56 % des ménages disaient, en 2021, avoir « souvent » ou « de temps en temps » des difficultés à boucler leurs fins de mois, leur proportion passe à 68 % cette année. Dans cette catégorie, ceux qui ont « souvent » des problèmes passent de 28 % à 39 %.
Parmi les différents types de ménages, ce sont les familles monoparentales qui souffrent le plus : presque 80 % d’entre elles, soit 4 sur 5, rencontrent des difficultés financières (75 % chez les couples avec enfants). Et il faut noter que cette étude a été réalisée en juin et juillet dernier, c’est-à-dire avant que l’inflation atteigne les taux qu’elle a atteints en fin d’année.
Le chèque énergie ne semble répondre que très partiellement à ce problème, puisque seuls 45 % des ménages disent l’avoir reçu, très en-dessous donc des presque 70 % de ménages qui rencontrent des difficultés financières.
L’étude révèle plusieurs autres chiffres frappants : 77 % des ménages locataires du parc social se disent incapables de faire face, le cas échéant, « à une dépense non prévue de 1 000 euros ». 21 % des ménages (et même 31 % pour les familles monoparentales), disent avoir déjà passé dans l’année au moins une journée sans prendre de repas pour des raisons financières.
Pour réduire les dépenses, 37 % des ménages disent avoir réduit le chauffage l’hiver précédent (on parle bien de l’hiver 2021-2022, avant l’explosion des prix de l’énergie). Mais les trois quarts des ménages ont réduit leurs dépenses de loisirs, 77 % leurs dépenses de vêtements.
Un autre chapitre de l’étude concerne les transports. Les deux tiers des ménages interrogés possèdent une voiture, et 72 % de ceux-ci déclarent que la hausse du prix des carburants a « fortement augmenté leurs dépenses ». 63 % ont dû limiter leur consommation de carburant.
Le co-voiturage reste extrêmement peu pratiqué par ces ménages (entre 2 et 7 % selon les catégories). Le télétravail reste également particulièrement minoritaire chez les habitants du parc social, souvent salariés dans des emplois qui ne permettent pas cette facilité : 15 % seulement des répondants télétravaillent.
Il est enfin à noter que quatre répondants sur cinq (79 %) constatent que leur immeuble n’a pas bénéficié d’une réhabilitation ces trois dernières années.
(Source: Article de Franck LEMARC pour Maire-Info 12/01/2023)
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