Distillateur ambulant… Un métier d’antan ?
08/02/2021
Quand il arrive sur le parking du gîte communal d’Amance, une drôle de machine capte le regard du visiteur. Elle est juchée sur une remorque et ceinturée par une quantité de bidons bleus. Un agréable parfum de pommes et poires mélangées nous interpelle.
Pascal VEREECKE est distillateur ambulant. Depuis quelques années, succédant à son père âgé aujourd’hui de 89 ans, il parcourt les départements de l’Aube et de l’Yonne à la rencontre de ses clients qui lui livrent les substances qu’ils souhaitent distiller (essentiellement de la fermentation de pommes et de poires) et qu’ils lui apportent dans des bidons.
Cette substance est versée dans des curcubites (1) pour être chauffée à la vapeur puis traverse une colonne de distillation qui permet de vaporiser partiellement le liquide qui passera ensuite dans un serpentin plongé dans de l’eau froide pour obtenir « l’eau de vie » encore appelée « la goutte », alcool qui servira entre autres à faire le « ratafia ».
Les curcubites sont portées à 80 degrés environ et la vapeur d'alcool produite transite par "la repasse", pièce essentielle de l’alambic, qui la clarifie avant son passage dans le serpentin à eau froide qui, à la suite, la précipitera en liquide: la goutte.
L’alambic utilisé par Pascal VEREECKE date de 1932 et la grande difficulté dans son exploitation réside dans sa réparation qui est effectuée à partir de pièces de récupération, et quand elles n’existent pas, par des pièces façonnées et usinées spécialement. Ce qui rend l’entretien de cette machine très onéreux.
Aujourd’hui, Pascal VEREECKE est le dernier distillateur ambulant de l’Aube alors qu’il y a encore une quinzaine d’années, ce département en comptait cinq.
En France, toute personne propriétaire d'une parcelle ayant la dénomination de verger ou de vigne sur le registre du cadastre peut distiller les produits issus de cette parcelle. Elles ne paient pas de droit plein de consommation. Le droit de consommation est réduit de moitié sur les 10 premiers litres d'alcool pur (AP) par campagne. Le privilège de bouilleur de cru remonte à Napoléon lorsqu'il accorda un privilège d'exonération de taxes pour la distillation de 10 litres d'alcool pur ou pour 20 litres d'alcool à 50° pour ses grognards.
La qualité et la quantité d’eau de vie produite dépend essentiellement de l’importance de la récolte et de la qualité des fruits qui constitueront la substance apportée au distillateur. De ce fait, la récolte dépend des gelées printanières qui peuvent anéantir les récoltes de fruits.
Selon Pascal le cru 2020 sera bon, et la relève en matière de production est assurée par une clientèle de plus en plus jeune et plus sensible à la qualité de « la goutte ».
De son métier, Pascal reconnaît la pénibilité car il travaille en plein air, essentiellement dans la période hivernale, parfois à des températures très basses et dans un environnement très humide. Mais il reconnait que de son métier se dégage une grande convivialité. Il se déplace dans les villages et il rencontre des personnages très atypiques avec lesquels souvent « il refait le monde ». Le bonheur d’exercer son métier se lit dans ses yeux, particulièrement quand il vous explique le fonctionnement de son alambic.
(1) Curcubite : Partie inférieure de l’alambic, récipient d’étain, de cuivre ou de verre, dans lequel on met les substances que l’on veut distiller
Distillateur ambulant -brouilleur de crus : point sur la réglementation
Pascal VEREECKE
Distillateur
10190 Neuville sur Vanne
Tel: 06 13 79 57 58
e-mail: pv10@orange.fr
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Mairie d'Amance et de la Ville aux Bois
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